Aliment-Médicament et Aliment-Poison: Le sel, Le sucre et l’huile

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Les premiers médecins de la période coloniale disaient « qu’il n’y a pas de diabète, ni hypertension chez les indigènes (Africains) ». Les gens mourraient-ils trop jeunes pour atteindre les âges où ces affections se signalaient ? Ou effectivement, à cette époque, les populations Africaines, actives sans moyens de transport adéquats, ayant un accès limité au sel, au sucre, à l’huile, avec une alimentation essentiellement végétale, ne réunissaient pas les facteurs de risque faisant le lit de ces affections ? Par la suite post-coloniale, avec l’urbanisation, l’embourgeoisement et la sédentarisation, le diagnostic de ces affections non transmissibles bien qu’occultées par la forte prévalence des maladies infectieuses, devint de plus en plus évident, menant à des publications qui décrivaient nettement leur existence et leurs caractéristiques.

Il y 30 ans, dans les hôpitaux sénégalais, on considérait comme « jeunes » des malades de la cinquantaine, victimes d’hypertension, de diabète non-insulinodépendant, d’accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’insuffisance rénale. De nos jours, dans les services spécialisés, les praticiens reçoivent et prennent en charge des personnes bien plus jeunes (la trentaine) victimes d’affections qui survenaient classiquement dans la 6e ou 7e décennie de vie comme : les AVC, infarctus du cœur, coma diabétique, cécité, insuffisance rénale ou impuissance sexuelle dues à une ou à l’association de plusieurs de ces maladies chroniques non transmissibles, sur terrain d’obésité et autres tares acquises.

Ce n’est pas une fatalité épidémique. Ce n’est pas un mystère. Ce n’est pas une malédiction inexplicable. Cette situation morbide est due au fait que nous mangeons très mal et nous ne bougeons pas assez. « Que ton aliment soit ton médicament » nous enseignaient les premiers médecins. Tout ce que nous ingurgitons (solides, liquides et gaz), que ce soit aliment ou médicament, a un effet biologique. ‘Mal-bouffe’ oblige, il se trouve que beaucoup de ce que nous consommons au Sénégal depuis plusieurs décennies est devenu « aliment-poison ». Tous types de ‘’beurres’’ et autres ‘’margarines’’, de riz trop riches en sucres, de ‘’lait’’, de ‘’fromages’’, de boites de conserves de diverses viandes, volailles et autres produits carnés, sont importés et vendus sans aucun contrôle de leur provenance et qualité. Au détriment de nos épices traditionnelles et saines, sont ‘made in Sénégal’ et mis sur le marché, une dizaine de types de produits dits d’assaisonnement (‘’bouillons’’ et ‘’cubes’’) dont la composition, les intrants et le mode de fabrications (déchets carnés, glutamate (puissant excitateur du système nerveux) et leurs teneurs en substances des plus nocives), sont mystérieux. Avec grands renforts de publicité utilisant des vedettes de la chanson, de la lutte et autres célébrités, via des canaux communicationnels à forte audience et des événements sportivo-culturels très populaires.

En outre, tous types d’insecticides et autres spirales ‘’anti-moustiques’’ (dont des interdits en Europe et Amériques) au contenu incluant des cancérigènes sont vendus dans toutes les boutiques de quartier du Sénégal. Une multinationale de la cigarette, n’ayant pu prospérer dans les pays du Nord aux lois anti-tabac drastiques, est venue installer ses usines Africaines à Dakar, qui furent inaugurées par un ancien Ministre de la …Santé. Une puissante société agro-alimentaire internationale met sur le marché sénégalais, depuis les indépendances, un produit très populaire (mis dans tous nos fondé, lakh et autres), présenté comme du « lait », mais en réalité, fait de lécithine et de liquide de maïs. Cette même société, ne voyant pas ses chiffres d’affaires prospérer et à cause du kinkéliba local et du ‘’café Touba’’, malgré des publicités acharnées et des distributions gratuites de sachets de café autour des écoles et collèges (pour conditionner les jeunes cerveaux), a initié depuis deux ans, une campagne ‘’médicalisée’’ pour mieux faire vendre son fameux café, en lui donnant des vertus ‘’scientifiques’’ anti-toutes maladies, y compris ‘’anti-cancers’’ et ‘’anti-diabète’’. Les limonades produites et vendues dans nos pays sont enrichies en sucre, plus que dans les pays du Nord, pour répondre, dit-on, à un besoin ‘’culturel’’ d’addiction aux produits très sucrés constaté dans les pays Africains et Arabes… !

Les responsabilités sont politico-institutionnelles, familiales et individuelles. En attendant qu’elles soient assumées, nul ne devrait plus, à l’instar de la loi, ignorer ce qui promeut ou altère sa santé. Ce n’est pas simple dans un pays où l’accès à l’éducation et à l’information sanitaires demeure encore un luxe citadin. Par exemple, combien de personnes (privilégiées) liront cette chronique ? Entre-temps, d’énormes bénéfices seront réalisés par ces vendeurs tous azimuts, mais en même temps, beaucoup de morts (de plus en plus jeunes) et d’invalides seront silencieusement décomptés dans les CHU et cliniques.

Il est du devoir du personnel de santé d’inclure dans ses tâches régaliennes, en plus des soins, de l’enseignement et de la recherche, la vulgarisation. En allant vers les populations, les écoles, les lieux de travail, les familles. Sinon il laisse la place à des ‘’tradipraticiens’’ autoproclamés et maintenant officiellement avalisés par l’Etat, sachant tout, parlant de tout et soignant tout. Et qui ont pignon sur rues, et dans presses et sites web complices (là où la loi interdit formellement aux médecins de faire de la réclame). Nous laissons aussi influer négativement des campagnes fallacieuses de publicité par des industries sans vertu autres que le seul profit financier (avec un Etat aussi complice fermant les yeux pour récupérer taxes et ayant quelques chômeurs en moins à gérer). Dans ce contexte socio-culturel et familial, formaté très tôt par une alimentation délétère et un mode vie désastreux, le ‘’Sénégalais nouveau’’ réunit tous les ingrédients explosifs qui le mènent actuellement vers les AVC, diabète, hypertension, cancers, insuffisance rénale et autres tueuses insidieuses et onéreuses.

Ce n’est pas un combat médical. Mais un combat citoyen, global et éducationnel qui doit être mené dès la petite enfance et dans chaque famille, afin que ‘’l’aliment’’ (sain) redevienne ‘’médicament’’, et cesse d’être ‘’poison’’ car, hélas, dès que l’organisme de l’enfant en développement est très tôt habitué à manger très sucré, très salé, très gras, sans le moindre effort physique et avec sa dose quotidienne d’excitants divers, son cerveau intègre cet état de faits comme la norme à laquelle le futur adulte aura du mal à se départir. Au prix de la santé durable et de la vie.

A Retenir :

Un surplus de sucre à travers notre cuisine peut être dangereux pour la santé. Des chercheurs font le lien entre le sucre et les caries, le diabète, aux troubles cardio-vasculaires, à l’ostéoporose, à l’entretien des inflammations intestinales, à la baisse immunitaire et au cancer.

  • L’excès de sucre entraine une dépendance, et le sucre a été et peut être comparé à une drogue.

Le sucre blanc privé de ses vitamines et minéraux d’origine par le raffinage, ces sucres appauvri nos réserves en magnésium, calcium, ou chrome. (Un élément qui contribue, justement, à protéger du diabète.)

Ils favorisent les aigreurs d’estomac et les fermentations intestinales qui perturbent la flore bactérienne. Ce faisant, et toujours dans l’intestin, ils favorisent la constipation, diverses affections du colon, ou encore aggravent les mycoses (champignons), notamment le Candida albicans, cause de fatigues chronique.

  • De même que le sel qui aussi sa consommation excessive est un danger pour la santé

Les chercheurs ont bien raison de s’inquiéter des conséquences d’une consommation abusive de sel sur la santé! Il semblerait que, chaque année, cette mauvaise habitude soit responsable de plusieurs dizaines de milliers d’accidents cardio-vasculaires dont plusieurs sont mortels. Le sodium contenu dans le sel peut avoir de multiples effets néfastes sur la santé.

La consommation excessive de sodium entraîne des problèmes de rétention d’eau. Certaines des conséquences de la rétention d’eau sont d’ordre esthétique. Par exemple, les femmes qui font de la rétention d’eau sont plus sujettes à la cellulite. Par ailleurs, le sel, en entraînant un dessèchement des tissus, peut accélérer le vieillissement de la peau, au même titre que le soleil ou la cigarette.

Le sel s’attaque également aux tissus internes; en leur faisant perdre leur élasticité naturelle, il augmente les risques de développer des œdèmes et de souffrir d’hypertension artérielle, d’où les risques d’accidents potentiellement fatals. Il a été clairement démontré qu’une consommation abusive de sel risquait d’entraîner, chez certaines personnes, une insuffisance cardiaque ou rénale. Des recherches ont également fait un lien entre une consommation excessive de sodium et l’ostéoporose. Le sel pourrait finalement favoriser l’apparition de certains cancers du système digestif. Certaines personnes sont particulièrement sensibles aux effets négatifs du sel; celles qui sont sujettes aux inflammations de toutes sortes ou qui ont des antécédents de troubles cardio-vasculaires et d’hypertension devraient, plus que les autres, faire attention à leur consommation.

  • La consommation abusive de l’huile n’est pas bonne pour la santé car il amène des complications à l’organisme.

Donc chère lecteur : Préférer les aliments cuits à l’eau, au feu ou au four, ou crus, à ceux qui sont frits à l’huile.

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